Histoire du Vaudou à travers les âges

Danse Vaudou
Danse pratiquée au cours de cérémonies vaudous, par lesquelles on atteint la transe

On note beaucoup de religions qui existent dans le monde. Certaines sont anciennes, héritées de génération en génération et remontent depuis les premières apparitions de l’être humain.

En Asie, on connaît le shintoïsme, le bouddhisme, l’hindouisme, etc. Dans d’autres parties du monde, on observe également des religions plus récentes, comme le judaïsme, le christianisme ou l’islam. Il existe une pratique, presque millénaire, originaire d’Afrique, que l’on connaît aujourd’hui sous le célèbre nom de « vaudou ».

Origine du vaudou et différents vaudous

En Afrique, la religion traditionnelle est en général l’animisme, mais les Africains ont par ailleurs le vaudou ou culte vaudou, qui est une forme d’animisme, mais avec d’autres adjuvants.

Le vaudou vient d’Afrique occidentale, plus exactement du Bénin anciennement appelé le royaume du Dahomey, mais pas seulement au Bénin, mais toute la partie occidentale de l’Afrique. On le rencontre aussi en Afrique centrale, comme le Congo.

Il est constitué du mélange des cultes traditionnels africains et des dieux yoruba, mais aussi de dieux fon et ewa. Les Yoruba sont un ensemble de peuples de l’ouest de l’Afrique : Togo, Bénin, Nigeria, Ghana, etc.

En Afrique du nord, le vaudou existe sous d’autres formes, notamment au Maroc et en Algérie, comme le Ganwa, qui est la forme la plus répandue et la plus connue. Le vaudou y est alors mélangé à des croyances arabes et musulmanes.

Le culte vaudou a été aussi « exporté » dans le nouveau monde, au sud-est des Etats-Unis, en Louisiane plus précisément, dans les Antilles, aux Caraïbes, surtout à Cuba, en Haïti, au Brésil.

C’est lors de la traite des esclaves noirs aux XVIIe et XVIIIe siècles que le continent américain connaît le culte vaudou. Les noirs, nostalgiques de leur pays d’origine, ne veulent pas abandonner leurs croyances et pratiques ancestrales. Au début, les colons blancs n’ont pas permis aux esclaves originaires d’Afrique de pratiquer cette religion, parce qu’elle leur semblait revêtir une sorte de vengeance des esclaves noirs contre leurs maîtres, à cause des grandes et innombrables souffrances que ceux-ci leur infligeaient. Les esclaves étaient punis d’emprisonnement ou même de mort s’ils étaient attrapés en train de s’adonner à des cérémonies vaudous. Le culte vaudou était donc pratiqué dans la crainte et en secret.

Mais plus tard, certains rites et conceptions catholiques ont été intégrés dans le vaudou, et il a été accepté par les blancs, même si ce n’était plus le vaudou d’origine, mais ce qu’on appelle le « vaudou chrétien », surtout après l’aval du Vatican dans les années 1950. Ce vaudou là est donc surtout américain. On accepte même les mélodies et les percussions vaudous dans les messes catholiques.

Les caractéristiques du culte vaudou

Les adeptes du vaudou croient en la puissance des esprits des morts, et le fait qu’ils peuvent être invoqués pour qu’ils s’incarnent provisoirement dans les êtres humains. On parle alors d’ « incorporation » ou possession d’un être humain par l’esprit d’un mort.

Les « vaudouisants »font aussi des sacrifices d’animaux, comme les chèvres, les coqs, etc.

Mais dans le vaudou, il y aussi la sorcellerie, les pratiques magiques. Qui ne connaît pas la fameuse poupée vaudou qui est utilisée pour ensorceler ou envoûter quelqu’un ? La poupée représente quelqu’un que l’on veut attaquer à distance. Elle est alors piquée avec des épingles aux endroits de son corps où on veut que la personne souffre.

On croit également à l’existence des morts-vivants ou « zombies », que l’on peut même créer artificiellement.

Les divinités vaudous

Le vaudou croit en plusieurs dieux, ou vaudousa, présents dans les forces de la nature, comme la foudre, la mer, etc. Mais le « chef » des dieux est Mahu, ou dieu suprême, à qui on ne rend pas vraiment un culte, mais que l’on remercie et glorifie. Il est considéré comme bienveillant envers tous les êtres vivants. Son nom signifie « dieu est grand » comme le dieu des musulmans, ou « l’inaccessible ». Il règne sur les autres dieux, mais il n’est pas en contact avec les être humains.

On croit aussi que des dieux subalternes résident dans les arbres, les pierres, les objets inanimés, etc. Ce sont ceux-là qui sont en communication avec les hommes. On les appelle les Lwas, ou Loas. Ce sont les Lwas que l’on invoque lors des rites pratiqués. Un des Lwas les plus vénérés est la déesse de l’amour, nommée Erzulie.

Hebieso, le dieu de la foudre et de l’orage est aussi très respecté. Il est accompagné d’un nain qui est censé fabriquer ses éclairs.

Mami Wata, qui est la déesse des eaux, de la mer, est aussi très crainte et vénérée, car elle peut provoquer la destruction comme elle peut tout aussi bien apporter les richesses de l’océan. On lui rend un culte tout particulier, surtout au Togo, au Cameroun, au Congo Brazzaville. Elle est représentée par une sirène ou une belle femme utilisant des serpents comme arme. Là-bas, Mami Wata est la puissance suprême.

En Haïti, le vaudou a aussi son « Saint Pierre » en la personne de Papa Legba, qui est non seulement le messager des dieux et sert d’intermédiaire entre les hommes et les dieux, mais détient aussi la clé du paradis et de l’enfer.

Il est à noter que le vaudou africain ne connaît pas le concept de paradis et d’enfer, notion introduite par le « vaudou chrétien ». Pour les Africains, Legba est le dieu des croisements, celui de la réflexion, en plus d’être l’intermédiaire entre les divinités et les êtres humains.

Les dieux du vaudou sont très nombreux et les adeptes essaient d’être en bonne relation avec ces dieux, d’où leurs sacrifices d’animaux, mais aussi avec les ancêtres qui sont considérés comme des sources de bénédictions ou de malédictions dans le cas où on les aurait mécontentés.

La pratique du vaudou de nos jours

Beaucoup de personnalités politiques, de stars du show-business, etc. sont actuellement des adeptes du vaudou. Le culte vaudou s’est répandu dans plusieurs parties du monde, en Europe et surtout aux États-Unis, au Canada, et beaucoup de communautés vaudous ont vu le jour depuis le début du XXe siècle. On compte à peu près 50 millions de pratiquants du culte vaudou dans le monde entier.

Le vaudou, pour ceux qui le pratiquent, n’est pas seulement une religion, c’est également une culture, une philosophie, une certaine manière de vivre. Même s’il n’existe que depuis environ quatre siècles, il s’est beaucoup répandu et n’est plus seulement la religion des noirs venus d’Afrique, c’est aussi celle de nombreuses autres personnes qui voient en ce culte un retour harmonieux à la terre et aux esprits de la Nature.

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